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Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/354

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Gabrielle.

Il faut vous marier.

Stéphane, bondissant.

Il faut vous marier.Me marier !

Gabrielle.

Il faut vous marier. Me marier ! Sans doute.
Mais si le premier mot qu’on dit vous fait sauter,
Nous n’en finirons pas. — Tâchez de m’écouter.
Le parti qu’on vous offre est chose peu commune,
Tout s’y trouve à la fois : figure, esprit, fortune ;
Et qu’on soit à l’argent indifférent ou non,
Il faut bien avouer qu’il est bon compagnon.

Stéphane.

Est-ce vous qui parlez ? est-ce vous, Gabrielle ?

Gabrielle, à part.

Hélas !
Haut.
Hélas ! Oui, je parais très superficielle ;
Mais, le cas échéant, je suis de bon conseil.

Stéphane.

C’est un rêve, sans doute ?

Gabrielle.

C’est un rêve, sans doute ? Hé non ! c’est un réveil.
Il s’est bien échangé, je crois, quelques paroles
Entre nous ; mais au fond ce sont choses frivoles,
Et je ne voudrais pas, pour ce qui s’est passé,
Qu’à perdre un bon parti vous vous crussiez forcé.

Stéphane.

Est-ce une épreuve ?