Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/361

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Julien.

Vous vous trompez.

Tamponet.

Vous vous trompez.Morbleu !

Julien.

Vous vous trompez. Morbleu ! Fi donc ! c’est un blasphème !

Tamponet.

Je me vante à ce compte ?

Julien.

Je me vante à ce compte ? Eh ! oui, vous avez tort.

Tamponet.

Ne pas en être cru là-dessus, c’est trop fort !

Julien.

Cher oncle, laissez-moi vous dire…

Tamponet.

Cher oncle, laissez-moi vous dire…Suis-je un braque,
Dont le cerveau fêlé sans motif se détraque ?
J’ai cent preuves pour une, et si je sors des gonds…
— En un mot, voulez-vous être un de mes seconds ?

Julien.

Puisque vous tenez tant à votre nouveau titre,
Laissez-moi m’expliquer un peu sur ce chapitre.
Moi, si j’étais trompé, je ne me battrais pas ;
J’éconduirais l’amant en douceur et tout bas,
Estimant que traîner notre honneur sur la claie
N’est pas le vrai moyen d’en refermer la plaie,
Et qu’un sage silence est le seul appareil
Qu’on y doive poser en accident pareil.
Ainsi quand vous seriez ce que vous voulez être…