Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/362

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Tamponet.

Quand je serais ?… Tournez les yeux vers la fenêtre,
Les voyez-vous tous deux ? Parbleu ! j’en suis charmé.

Julien.

Ils causent.

Tamponet.

Ils causent.Mais voyez de quel air animé !
Vous appelez cela causer ? De pareils gestes
Tiennent-ils compagnie à des discours modestes ?
Voyez !… Elle saisit l’infâme par le bras…
Malheureuse ! tu crois que je ne te vois pas !
— Ils s’arrêtent. Il met la main sur sa poitrine…
Ce qu’il peut répliquer ainsi, je le devine !
Tenez, il tend le bras comme pour un serment…
Va, drôle ! gesticule avant l’enterrement !
Tu verras si je suis un mari débonnaire…
— Est-ce clair maintenant ? suis-je un visionnaire ?

Julien.

C’est étrange, en effet.

Tamponet.

C’est étrange, en effet.Ah ! ah ! vous commencez
À trouver mes soupçons un peu moins insensés ?
C’est heureux !… Je me bats, la chose est résolue.
Serez-vous mon témoin ?

Julien.

Serez-vous mon témoin ? Vous avez la berlue
Et vous me la donnez.

Tamponet.

Et vous me la donnez.Serez-vous mon témoin ?