Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/363

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Julien.

Éclaircissons les faits avant d’aller plus loin.
Ils viennent par ici : pour résoudre nos doutes,
Derrière la cloison mettons-nous aux écoutes.

Tamponet.

Mais, lorsque vous serez certain de mes affronts,
Vous serez mon témoin ?

Julien.

Vous serez mon témoin ? Nous verrons, nous verrons.
Mais je veux parier cent contre un que ce piège
Vous montrera ma tante aussi blanche que neige.

Tamponet.

Vous me faites rire.

Julien.

Vous me faites rire.Oui ?… Cachons-nous là-dedans
Et vous rirez bientôt mieux que du bout des dents.

Tamponet.

Ce moyen me répugne.

Julien.

Ce moyen me répugne.Il est vieux ; mais qu’importe !
S’il n’était qu’un jaloux sur terre et qu’une porte,
La porte servirait d’embuscade au jaloux,
C’est moi qui vous le dis : c’est pourquoi cachons-nous,
Et tâchons d’écouter cet entretien si tendre,
Puisqu’il n’est rien de tel qu’écouter pour entendre.
Les voici… vite, entrez.

Tamponet, sur la porte.

Les voici… vite, entrez.Vous serez mon témoin ?