Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/366

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Stéphane.

En la quittant.Moi ?

Adrienne.

En la quittant. Moi ? Vous. Qu’a-t-elle répondu ?
J’ai tâché d’écouter et n’ai pas entendu,
Mais c’est évidemment la réponse accordée
Qui vous a fait changer si promptement d’idée.

Stéphane.

Je ne vous comprends pas, Madame.

Adrienne.

Je ne vous comprends pas, Madame.En vérité ?
C’est donc que vous manquez de bonne volonté.

Stéphane.

À force d’être fin votre esprit se fourvoie.

Adrienne.

Allons, je vois qu’il faut vous mettre sur la voie.
Serait-ce point ceci qu’on vous a dit tout bas :
« Je vous aime toujours, ne vous mariez pas. »
Rappelez-vous.

Stéphane.

Rappelez-vous.Croyez ce qu’il vous plaît de croire,
Madame, et finissons cet interrogatoire.

Adrienne.

C’est un aveu, cela.

Stéphane.

C’est un aveu, cela.Non pas ! — Je prends congé,
Car votre esprit fait peur au peu d’esprit que j’ai.

Il sort.