Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



Scène VII

HIPPOLYTE, CLÉON, PARIS.
Hippolyte.

Je vous laisse avec eux. Oh ! le digne jeune homme !

Cléon.

Pour sa délicatesse Athènes le renomme.

Hippolyte.

Mon destin se relâche un peu de sa rigueur ;
Car, pour avoir un maître, où le trouver meilleur ?

Paris.

Un maître à vous, Madame, à vous dont le sourire,
Sur quiconque vous voit établit votre empire !
Si quelqu’un doit ici pleurer sa liberté,
Ce n’est pas vous…

Cléon.

Ce n’est pas vous… C’est moi, dans vos fers arrêté.

Paris, à part.

Est-il fade !

Cléon.

Est-il fade ! Croyez que votre servitude,
Laissant votre âme libre, est encor la moins rude.
Lorsque la mienne hélas !…

Paris.

Lorsque la mienne hélas !…S’étendant sur mon cœur,
M’ôte jusqu’au pouvoir de haïr mon vainqueur.