Aller au contenu

Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cléon, à part.

Joli !
Joli !Haut.
Joli !Si mon étoile, une fois favorable,
Faisait tant que mon cœur vous parût acceptable…

Paris.

Si mon astre natal, une fois bienfaisant,
Me donnait de ne pas vous sembler déplaisant…

Cléon.

Je voudrais entourer votre chère existence
De prodigalités et de magnificence…

Paris.

Je vous entourerais de soins si délicats,
Que de m’avoir choisi vous ne gémiriez pas…

Cléon.

Bijoux, fêtes, enfin tout ce qu’aime une femme,
Vous l’auriez…

Paris.

Vous l’auriez…Vous auriez tous les trésors de l’âme.

Hippolyte, à part.

Quelle émulation ! Qu’ont-ils donc parié ?

Paris.

Je vivrais pour vous seule, et, du monde oublié,
Je voudrais, dans un coin ignoré de la terre,
De nos belles amours dérober le mystère…

Cléon.

Moins pasteur que Paris, je voudrais, au rebours,
À la barbe des gens étaler nos amours,
Les promener partout, triomphantes et folles…