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Scène III

GABRIELLE, ADRIENNE, STÉPHANE.
Stéphane, à Adrienne

Merci, tu m’as sauvée. Ô Dieu clément !Madame,
Dans sa chambre monsieur Tamponet vous réclame ;
À se changer du haut en bas il est réduit,
Et vous avez, dit-il, la clé du sac de nuit.

Adrienne.

Qu’est-il arrivé donc ?

Stéphane.

Qu’est-il arrivé donc ? Une sotte aventure,
Madame ; il me faisait admirer la nature
Et récitait des vers charmants, quand tout à coup
Je le vois s’enfoncer en terre jusqu’au cou.
Jugez de mon effroi ! j’éclaircis le mystère :
C’était ce grand tonneau béant à fleur de terre,
Et qui pour le moment était plein jusqu’aux bords.
J’en tirai votre époux, tremblant de tout son corps,
Et, pendant que je parle, il grelotte en chemise
Dans sa chambre, attendant la clé de la valise.

Adrienne.

Tenez, portez-la-lui.

Stéphane.

Tenez, portez-la-lui.Moi ?

Adrienne.

Tenez, portez-la-lui. Moi ? Vous, oui, s’il vous plaît.