Page:Augier - Théatre complet, tome 1.djvu/40

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Paris.

Oh ! tu fus de tout temps généreux en paroles.

Cléon.

Quant à toi, j’en conviens, c’est la première fois
Que je t’entends louer le mystère et les bois.

Paris.

Si vous vous confiez, Madame, à sa promesse…

Cléon.

Si vous croyez un mot de sa délicatesse…

Paris.

Vous vous étonnerez de n’en voir sortir rien…

Cléon.

Sachez que ce berger est le plus grand vaurien !

Paris.

Ah ! c’est ainsi ?… Sachez que ce prodigue est l’homme
Le plus sage qui soit et le plus économe.

Cléon.

Certes on ne me voit pas, comme toi, sans raison
De festins monstrueux encombrer ma maison…

Paris.

Mais, lorsque par hasard j’en encombre la mienne,
Aux monstrueux festins tu prends ta part sans peine.

Cléon.

Il se peut ; mais du moins je ne reproche pas
Ce qu’à mes compagnons je donne de repas.