Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/363

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Clémence, troublée.

Je t’assure que non.

La Marquise.

Il ne faudrait pas rougir en me l’assurant. Voyons, mignonne ; je suis ta marraine et tu n’as plus de mère ! à qui te confieras-tu si ce n’est à moi ?

Clémence.

Ne parlons jamais de cela, je t’en prie.

La Marquise.

Quel mystère ! est-ce que ton choix ne serait pas digne de toi ?

Clémence.

Oh ! si, mais il ne songe pas à moi.

La Marquise.

Quoi ! il n’a pas subi le charme de ta grâce, de ta jeunesse ? Ce n’est pas possible ; tu te trompes… Il t’aime ou il t’aimera.

Clémence.

Je l’ai espéré un instant ; dans ma présomption j’en étais même sûre… à ce point qu’attribuant son silence à une juste fierté, car il est pauvre, j’avais chargé mon frère de l’enhardir…

La Marquise.

Eh bien ?

Clémence.

Il en aime une autre.

La Marquise.

Une autre qui ne te vaut probablement pas. (L’attirant