Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/401

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Charrier, descendant en scène.

En vérité, mon cher ami, vous me prenez tellement à l’improviste…

Vernouillet.

Vous connaissez ma position de fortune…

Charrier.

Elle est superbe… Mais ma fille est bien jeune pour vous.

Vernouillet.

Vous aviez vingt ans de plus que madame Charrier, et elle a été parfaitement heureuse.

Charrier.

Oh ! parfaitement ?… Oui, mais elle courait une chance que je ne voudrais pas que ma fille courût. Et puis, franchement, votre procès vous a fait du tort.

Vernouillet.

Auprès de ceux qui ne savent pas le fond des choses ; mais vous le savez, vous.

Charrier.

Oui… mais l’opinion publique… Je puis la braver pour moi-même. En ai-je le droit quand il s’agit de mon enfant ?

Vernouillet.

L’opinion publique n’a jamais eu la mémoire longue, vous le savez aussi bien que moi ; et elle l’a plus courte aujourd’hui que de votre temps.

Charrier.

Pardon, je ne comprends pas.