Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/402

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Vernouillet.

Nous nous comprenons parfaitement. (Charrier baisse les yeux.) Bref, j’ai à cœur, comme vous, de me justifier par mes actes, et j’y parviendrai comme vous, plus vite même. J’ai déjà commencé : j’ai refusé la subvention du ministère.

Charrier.

Ah !

Vernouillet.

Et voici la réponse du ministre. Lisez.

Charrier, après avoir lu.

C’est capital ! je vous en fais mon sincère compliment. Du reste, le ministre se connaît en hommes. Vous êtes un caractère, en effet ; je n’en veux pas d’autre preuve que le refus de la subvention. C’est un trait antique.

Vernouillet.

Vous êtes trop indulgent. En somme, vous trouvez en moi un gendre riche, mènent, considérable et considéré… ou sur le point de l’être, qui aime votre fille et qui a traversé les mêmes épreuves que vous… Que contez-vous de mieux ?

Charrier.

Tout cela est vrai… parfaitement vrai. Je ne vous dis ni oui ni non. Laissez-moi réfléchir.

Vernouillet.

Prenez votre temps. La marquise d’Auberive vous renouvellera ma demande dans quelques jours.

Charrier.

La marquise ?