Page:Augier - Théatre complet, tome 4.djvu/454

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renoncer à sa main, et par conséquent voilà votre délicatesse en demeure.

Vernouillet.

Fort bien, monsieur. Mais je vois, par ce que vous me dites, qu’elle n’obéit pas à son impression personnelle, mais à la vôtre ; ce n’est pas elle, en somme, qui me refuse, c’est vous, et je ne crois pas être indiscret en vous demandant pourquoi.

Henri.

Je vous l’ai dit, j’ai d’autres vues sur elle.

Vernouillet.

Je ne peux pas me contenter de cette échappatoire ; vous êtes trop sérieux pour substituer vos convenances particulières à celles de votre sœur et de votre père, si vous n’aviez pas contre moi des objections graves.

Henri.

Ne me mettez pas au pied du mur, je vous prie.

Vernouillet.

Pardonnez-moi ; j’espère encore qu’il n’y a entre nous qu’un malentendu : c’est le moins que vous m’admettiez à m’expliquer.

Henri.

Ce n’est pas un malentendu, monsieur ; l’explication serait aussi désagréable qu’inutile : épargnez-nous-la à tous les deux.

Vernouillet, se levant.

C’est donc à mademoiselle votre sœur que je la demanderai en présence de votre père.