Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/113

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Le Comte.

Mais le rôle politique de M. Maréchal n’est-il pas une noblesse ? Je ne crois pas déroger en m’alliant à notre champion.

La Baronne, à part.

Ah ! monsieur d’Auberive ! C’est bon à savoir. (Haut.) Alors, c’est un mariage de convenance que vous faites ?

Le Comte.

Oui, madame ; mon cousin le désire beaucoup.

La Baronne.

C’est parfait. Je ne sais pas d’ailleurs de quoi je me mêle, et vous devez me trouver fort indiscrète. Ne vous en prenez qu’à une sympathie peut-être inconsidérée ; mais, quand je vous ai vu, il m’a semblé que c’était un ami qui me venait. (Lui tendant la main.) Me suis-je trompée ?

Le Comte.

Oh ! madame !

Il porte sa main vers ses lèvres.
La Baronne, retirant sa main avec un sourire.

Non… ce n’est pas une galanterie banale que je vous demandais… Cette petite main de femme est digne d’être serrée virilement, vous lui rendrez un jour cette justice. — Vous regardez mon bracelet ?

Le Comte.

Votre… ? Oui…

La Baronne, le détachant et le lui donnant.

Il est d’un travail assez curieux…