Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/219

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Madame de Verlière.

Que vous connaissez mal les femmes, mon pauvre ami ! Quand nous aimons un homme, sachez que nous ne le voyons qu’à travers son intelligence et son cœur. À peine savons-nous s’il est blond ou brun, et, devant ce dégât que vous dites, nous redoublons de tendresse pour le consoler et le rassurer.

Lancy.

Pendant huit jours.

Madame de Verlière.

Pendant toute la vie.

Lancy.

Je voudrais, par curiosité, vous voir à cette épreuve.

Madame de Verlière.

Si j’étais aussi sûre qu’il triomphera de celle que je lui prépare !

Lancy.

Qui ?

Madame de Verlière.

Celui que j’attends.

Lancy.

Vous persistez donc à soutenir que vous attendez quelqu’un ?

Madame de Verlière, se levant.

Ce n’est pas pour autre chose que je suis… enfarinée. Je vais lui raconter que j’ai blanchi en son absence, que je suis réduite à me poudrer pour ne pas étaler des cheveux… Comment disiez-vous ? poivre…