Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/271

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Munius.

Si on peut dire ! voyez plutôt…

Il tousse.
Marguerite.

Vous ne savez pas faire. (Elle tousse.) Voilà ce qu’on appelle tousser… Je suis poitrinaire. Allez, mon petit Munius, vous n’attraperez personne. Vous êtes frais comme une rose.

Munius.

Son petit Munius ! frais comme une rose ! Cueillez-moi donc, méchante !

Marguerite.

Vous êtes un enfant.

Munius.

Oui, c’est le mot ! Vous me mènerez par le bout du nez… un véritable enfant. Tout ce que vous voudrez, vous l’aurez. Aimez-vous les mouchoirs de soie, les boucles d’oreilles en similor ? les chaînes de sûreté, les cannes à pommes d’argent ? Je vous couvrirai de guipures ; j’ai des monceaux de percaline et bien d’autres choses… Ô Marguerite !

Marguerite.

Comme vos yeux brillent ! Pourquoi dit-on que vous êtes si laid ?

Munius.

Ce sont les mauvaises langues ; n’en croyez rien ; si vous voulez m’aimer, je ferai de la toilette ; je mettrai une redingote à brandebourgs que j’ai, avec des olives et de l’astrakan au collet ; j’aurai l’air distingué ; vous verrez.