Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/382

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Annette.

Et je crois que votre condescendante ne vous coûte guère.

D’Estrigaud.

Du moins, le respect que je dois à votre réputation et à votre tranquillité…

Annette, ironiquement.

Oh ! vous êtes très respectueux, c’est incontestable.

D’Estrigaud.

Les femmes sont toutes les mêmes ! Si je touchais le bout de votre gant, vous me trouveriez odieux ; et, parce que je reste dans les bornes du plus profond respect, vous me trouvez presque ridicule ; avouez-le.

Annette, qui joue depuis un moment avec la cote de la Bourse.

Un franc de hausse sur la rente.

D’Estrigaud.

Plaît-il ?

Annette.

Un franc de hausse !

D’Estrigaud, stupéfait.

C’est impossible !

Annette.

Voyez plutôt. (Elle lui donne la cote.) Cela vous contrarie ?

D’Estrigaud.

Non… cela m’étonne. (À part.) Ruiné !…

Annette, se levant.

Les cinq minutes que je dois à M. Quentin sont écou-