Ô mon bienfaiteur ! mon ami ! mon maître ! je ne te demande que de vivre et je bénirai notre pauvreté qui te livrerait tout entier à mon dévouement.
Vous l’entendez, messieurs ! — Que faire cependant ? La voilà ruinée, ruinée pour moi ! L’instituer ma légataire universelle ? C’est à peine acquitter ma dette d’argent ; mais qui acquittera ma dette de cœur ? Je veux au moins que la pauvre fille ait le droit de porter le deuil de l’homme qu’elle a tant aimé. Je suis sûr qu’elle sera fidèle à ma mémoire et qu’elle portera mon nom avec respect.
Ta femme ! moi ? Non ! Raoul ! non ! Ta servante ! ta servante !
Obéis-moi, mon enfant, pour la dernière fois… Dites, messieurs, n’est-ce pas une justice que j’accomplis ?
En vous ruinant pour lui, vous avez fait acte d’épouse devant Dieu : soyez épouse devant les hommes.
Acceptez son nom, madame, vous l’avez bien mérité.
Oui, madame, acceptez son nom, vous le méritez bien.
Je le porterai comme une relique.