Page:Augier - Théatre complet, tome 5, 1890.djvu/62

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Maximilien.

Cousin au dixième ou onzième degré ; mais ses bienfaits ont tellement resserré la parenté, qu’en l’appelant mon oncle je lui fais tort d’un grade. Il n’avait pas d’enfant, il m’a pour ainsi dire adopté.

Madame Maréchal.

Ah ! je comprends cela, moi qui n’ai pas d’enfants non plus ! Je serais heureuse de trouver quelqu’un à qui servir de mère.

Maximilien.

Mais il me semble que vous êtes toute portée… Votre belle-fille ?…

Madame Maréchal.

Fernande ?… Oui… Mais c’est un fils que je voudrais. L’amour d’un fils doit être plus tendre. Pauvre Fernande ! je ne puis pas lui en vouloir : sa froideur pour moi, c’est sa fidélité à une tombe.

Maximilien.

Je croyais qu’elle avait perdu sa mère au berceau.

Madame Maréchal.

Oh ! pas du tout ! Elle avait trois ans, et, chez nous autres femmes, la sensibilité est si précoce !

Maximilien.

Mademoiselle Fernande aura usé la sienne en herbe.

Madame Maréchal.

Elle ne vous paraît pas très expansive ?

Maximilien.

Non… Oh ! non !