Page:Auguste Rodin - Les cathedrales de France, 1914.djvu/450

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XII


CHARTRES


(Notes prises à des dates diverses.)


I


… Je ne perdrai pas ma journée !

Le train court. De longs rubans de route, des champs jaunes, verts, brun-chocolat, tout dévale devant notre course et sous le ciel immuable.

C’est à Chartres que nous allons.


Je l’ai bien souvent visitée, cette Cathédrale. Mais elle m’est apparue, aujourd’hui, toute nouvelle, plus belle, plus brillante que jamais, et je me suis mis à l’étudier comme si je la voyais pour la première fois


Chartres a fait son éloge pour éternellement.

Chartres, notre Cathédrale splendide entre toutes !

N’est-ce pas l’Acropole de la France ?

Palais du Silence. Les foules l’emplissent ; des groupes vont et viennent autour de ses portes, dans ses nefs, gravissent les degrés de ses tours, et descendent, continuellement, et depuis des siècles c’est ainsi. Mais ce mouvement ancien, qui ne cessera pas, n’a point interrompu son silence. C’est qu’on se tait, de bonheur obscurément perçu, ou d’admiration qui dépasse les mots, devant la merveille.