Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/134

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des Impériaux, et lui procura les équipages nécessaires pour qu’elle se mît en route sur-le-champ ; puis il installa un pacha à Bude, et convertit les églises en mosquées, voulant faire connaître à tous sa volonté ferme de s’établir dans le pays. Il fallut plus d’un siècle pour en chasser les Turcs ; mais Soliman fit lui-même la grandeur de ses ennemis. En écartant du trône le fils de Zápolya, qui avait réuni les suffrages des Hongrois, en éloignant le compétiteur de Ferdinand, il prépara l’avènement définitif de la maison d’Autriche.

Tandis que les empereurs et les sultans se disputaient la Hongrie, la Transylvanie devenait tributaire de la Porte. Cette province eut un gouvernement particulier. Les nobles eurent le droit de choisir leur prince, et le Grand-Seigneur confirmait seulement son élection en lui envoyant le sceptre et la pelisse d’honneur. Le jour du couronnement, on faisait jurer au prince de respecter la liberté religieuse, on lui imposait telles conditions qu’il plaisait à la Diète : alors, lorsqu’il était constaté que le prince ne gouvernait qu’avec le concours des grands, on annonçait son élection au peuple, et on tirait le canon. L’impôt aux Turcs, qui d’abord fut de 30 000 livres, augmenta beaucoup dans la suite. Les Transylvains soldèrent en outre les 6 000 janissaires et les 4 000 spahis qui gardaient la province. Entre autres redevances exigées par les Turcs, il y avait un nombre déterminé de faucons que l’on envoyait à