Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/135

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Constantinople ; les paysans chargés de les prendre recevaient certains privilèges que conservaient leurs descendants.

Les Turcs respectèrent toujours les prérogatives de la Diète. Quand le prince était mort, ils signifiaient aux États qu’ils eussent à se choisir un nouveau chef, mais ils n’influençaient pas l’élection. Quelquefois les Transylvains s’indignaient de supporter le joug des Turcs ; ils se révoltaient, le prince en tête, et risquaient les chances de la guerre. Alors le sultan déposait le prince rebelle, et nommait lui-même son successeur. C’est ainsi que Bartsai et Apaffi furent portés au trône.

Pendant cette période, les Transylvains suivirent tour à tour deux politiques. Acceptant l’influence turque, ils tournaient leurs armes contre l’Autriche : dans ce cas ils étaient appuyés par la France. À d’autres époques ils recherchent l’alliance des empereurs, et tendent à se soustraire à la domination ottomane. Cette politique contradictoire s’explique, pour peu que l’on se reporte à ces temps désastreux. Il répugnait aux Hongrois de reconnaître l’autorité des sultans, qu’ils avaient combattus à outrance. La présence dans le pays des cavaliers musulmans devait les humilier : ils se rapprochaient de l’Autriche. Alors arrivaient les régiments impériaux, qui commettaient d’horribles excès, et mettaient la Transylvanie à contribution. Les soldats autrichiens pratiquaient si bien le brigandage, que les ban-