Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/138

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de Zápolya. Son habileté et son dévoûment préparèrent le retour du roi.

Jean le récompensa en l’élevant à plusieurs dignités et en lui confiant la tutelle de son fils. Tant que Martinuzzi eut l’espoir de conserver au jeune prince Jean Sigismond la couronne de Hongrie, il se déclara l’ennemi des Impériaux. Mais lorsqu’il vit la domination autrichienne s’affermir dans ce royaume par la faute des Turcs, et la Porte étendre son autorité sur la Transylvanie, il se rapprocha de Ferdinand. Il comprit que la principauté appartiendrait tôt ou tard à l’une des deux puissances qui se la disputaient, et, en sa qualité de chrétien, il aimait mieux obéir à l’Autriche qu’au sultan. C’était la l’idée que, dans un temps plus favorable, devait mettre à exécution un autre grand ministre, Michel Teleki.

Toutefois Martinuzzi n’entendait pas conférer à Ferdinand un pouvoir illimité, il voulait qu’on fit justice à Isabelle et au jeune prince, il voulait que les prérogatives des Transylvains fussent maintenues. Le roi des Romains se lassa de tant de pourparlers. À la faveur des négociations, il avait introduit dans le pays quelques milliers d’Allemands et d’Espagnols, gens d’exécution commandés par un homme dur et cupide, Castaldo. Ferdinand envoya ses ordres de Vienne, et Martinuzzi fut égorgé (1551). Ce meurtre retarda d’un siècle et demi la réunion de la Transylvanie à la monarchie autri-