Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/139

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chienne. Les Impériaux furent expulsés de la province, et Isabelle, régnant au nom de Jean Sigismond, inaugura la série des princes nationaux.

En sa qualité d’ennemie acharnée de la maison d’Autriche, la France devait favoriser le parti d’Isabelle. Dès 1558, Henri II envoya une ambassade en Transylvanie, et offrit du secours à cette princesse. Christophe Báthori, qui, en retour, partit pour la France, demanda au roi d’entretenir pendant cinq ans un corps de cinq mille hommes, et d’user de son influence auprès du sultan pour que les Turcs rendissent aux Transylvains les deux places importantes de Lippa et de Temesvár. Henri reçut avec distinction l’envoyé d’Isabelle, consentit à tout, et, voulant lui témoigner l’intérêt qu’il portait à Jean Sigismond, parla long-temps, raconte l’historien Bethlen, de l’éducation du jeune prince. Báthori repartit accompagné d’un ambassadeur du roi, François Martines, qui devait proposer le mariage d’une princesse de France avec Jean Sigismond. Préoccupée de ses dissensions avec les magnats, Isabelle négligea cette alliance, qui aurait affermi son pouvoir. Onze ans après, ce fut Sélim II qui demanda pour Jean Sigismond la main de Marguerite, sœur de Charles IX. Les négociations n’aboutirent pas à l’union projetée par le Divan ; mais on sut en France qu’à l’extrémité de la Hongrie se trouvait une principauté qui résistait à l’ascendant de l’Autriche, et dont on pouvait se faire une alliée.