Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/290

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du Christ. Rassuré par les discours du roi, Ladislas quitta ses forteresses, ses amis, et suivit la cour à Bude. Dans sa loyauté, il ne devinait pas que le roi cherchait à l’attirer pour le frapper plus sûrement. Lorsque le bruit se répandit que les Turcs allaient de nouveau inonder la Hongrie, Ladislas rassembla ses troupes, et s’apprêta à marcher au devant de l’ennemi. On lui défendit de sortir de Bude avant que le jeune Mathias s’y rendît. Le roi voulait tenir en son pouvoir les deux fils de Jean Hunyade. Ils furent arrêtés dans le même moment.

Enfermé au château de Bude, Ladislas attendait qu’on lui signifiât le crime dont il était accusé ; il lui était facile d’établir son innocence aux yeux des juges. Voulait-on lui faire expier le meurtre de Cilley ? Mais il n’en était pas coupable, et d’ailleurs le roi l’avait oublié. Pourquoi l’avait-on jeté en prison ?… Au bout de trois jours on le conduisit dans une cour intérieure où était dressé un échafaud. Dès qu’il parut, une voix cria : « Ainsi périt tout sujet traître à son roi ! » L’angoisse qui était peinte sur son visage fit place à une expression de mâle courage quand il eut appris la sentence royale. Il voulut prendre la parole, mais on empêcha que sa voix ne fût entendue. Les assistants, qui étaient en petit nombre, et qu’on avait choisis entre les partisans de l’Autriche, ne purent se défendre de murmurer contre les ordres du roi quand ils virent s’avancer ce noble jeune