Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/312

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que cet agréable conseiller n’est pas descendu dans la vallée privée de soleil qu’habitent ces mineurs : s’il avait aperçu de loin leurs misérables huttes que le vent renverse quand il veut, s’il les avait vus revenir tout trempés des mines où ils travaillent quelquefois dans l’eau et à plat ventre, il se serait abstenu de réclamer une part d’un pécule si péniblement acquis, et cela peut-être pour en garnir la poche de quelques employés malhonnêtes.

Les paysans de ces montagnes sont presque tous Valaques. Ils se distinguent entre ceux de leur nation par une allure plus décidée, un esprit plus vif, et une beauté de forme remarquable. Les Valaques du nord de la Transylvanie font pitié ; mais ceux-là, qui depuis long-temps ont acquis par le travail plus d’aisance et de liberté, montrent des physionomies nouvelles. Ils ont un respect étonnant pour les femmes, qu’ils traitent toujours avec les plus grands égards. Toutefois il faut dire le mal comme le bien. Ces hommes sont vindicatifs, et cruels dans leur vengeance. Les deux prédécesseurs de l’inspecteur de Vulkoj, qui me donnait ces détails, avaient été tués par eux. « Et vous ne craignez rien ? lui dis-je. — Non, répondit-il, je suis sévère, mais juste. » Quelquefois pourtant, sans qu’ils les traitent avec injustice, les employés sont en danger parmi eux, surtout lorsqu’ils leur infligent une punition. Quand j’étais à Vulkoj, plusieurs mineurs cherchaient