Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/37

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métaphores comme toutes les langues de l’Asie, contient une foule d’expressions de ce genre. Elle renferme en outre une quantité de formules polies, que l’on adresse aux voisins, aux amis, aux hôtes. Si vous vous arrêtez dans quelque village, vous verrez un des habitants, celui devant la maison duquel vous stationnez, s’avancer vers vous, ôter son chapeau et vous offrir l’hospitalité ; quand vous le quitterez, il vous adressera pour vous remercier un discours, où il appellera sur vous les bénédictions du Ciel : tout cela avec une aisance prodigieuse et cette dignité qui n’appartient qu’aux Orientaux.

Les hommes de cette race privilégiée ont une noblesse naturelle qui les met au niveau de l’étranger, quel qu’il soit, qui vient leur parler. Ils ont une réserve de langage qui frappe chez des hommes sans culture : une plaisanterie grossière ne leur viendrait pas à l’esprit. La nature les a doués d’une éloquence facile, qui les entraîne à manifester leurs sentiments avec vivacité. Qu’ils expriment la joie ou qu’ils exhalent la colère, les mots sortiront sonores de leur bouche. Pour accueillir un hôte et maudire un ennemi, ils sauront trouver en foule les comparaisons, les épithètes, les phrases les plus polies ou les plus énergiques paroles. Il est vrai que leur langue les sert merveilleusement. Poétique et mélodieux, l’idiome magyar se prête également aux sentiments les plus mâles. Certaines terminaisons, qui