Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/402

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Trajana Sarmizægethusa. C’est par son nom dace que cette ville est désignée dans les Pandectes.

On voit encore l’emplacement de la capitale romaine. Le sol est couvert, dans un espace de douze cents pas au moins, de murs à fleur de terre, de débris de colonnes et de pierres sculptées. De là le nom du village qui s’est élevé sur ces ruines, Várhely, c’est-à-dire « lieu du fort ». La ville était d’une médiocre étendue, comme le montre une arène d’assez petite dimension qui ne subsiste plus, mais dont on reconnaît parfaitement l’ovale et les quatre portes. En parcourant cette terre jonchée de débris, je vis un chapiteau richement sculpté qu’on avait déterré peu de jours avant ; à côté le sol s’était fendu et avait mis à nu une voûte. Plus loin un villageois avait trouvé dans son champ trois marbres chargés d’inscriptions ; il était en train de les briser pour en faire de la chaux ; les éclats de marbre dont il était entouré prouvaient que depuis long-temps il se livrait à cette déplorable spéculation. Au milieu de son champ, dont les limites étaient marquées par des fondations de murs romains, était un grand trou, où se montraient encore plusieurs pierres à demi enfoncées dans le sol, et dont il comptait faire un grand profit. Un jour on découvrit un sarcophage en cuivre ; personne ne se trouvant là pour le sauver, on le porta à une fabrique voisine, où il fut pesé, payé et fondu.

Cependant de pareils faits deviennent rares. Les sei-