Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/403

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gneurs commencent maintenant à rechercher les antiquités pour en orner leurs parcs. C’est ainsi que non loin de là, à Farkadin, le comte suprême de Hunyad a réuni dans la cour de son habitation plusieurs objets curieux. Il serait bon que cette mode se propageât ; elle sauverait les derniers vestiges de la domination romaine, qui sont devenus rares dans le pays. C’est ici sans doute que les recherches seront les plus fructueuses, mais jusqu’à ce jour rien n’a été fait. Lors du voyage de l’empereur François en Transylvanie le gouvernement ordonna des fouilles à Várhely. Un grand nombre d’habitants se prévalurent de leurs droits de gentilshommes, et s’y opposèrent, à tel point qu’il fallut leur céder. Du reste les ruines qu’ils ont sous les yeux ont donné aux Valaques de Várhely quelques idées plus précises des temps passés, et ont perpétué parmi eux des traditions certaines. Comme je m’arrêtais à l’endroit où Trajan établit la treizième légion, un enfant qui nous suivait s’écria : « Voilà la caserne. »

Le village moderne recouvre une partie de la ville antique, dont les débris reparaissent entre les chaumières. À la porte d’une étable était couché le chapiteau d’une colonne qui supportait jadis une statue colossale en bronze ; un pied était encore soudé à la pierre. Dans la cour d’un paysan se trouvaient plusieurs statues mutilées, et quelques pierres tumulaires : il les avait vendues à un jeune Hongrois qui voyageait en