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Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/411

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dégrader ces restes précieux, à tel point qu’il n’est plus possible de rien distinguer. On dit que les porcs et tous les animaux de basse-cour s’étaient installés sous le toit qui protégea un instant les mosaïques. Les prières, les soins des voyageurs, furent inutiles ; rien n’a été conservé. D’abord les mosaïques s’affaissèrent de plus en plus au milieu ; puis peu à peu quelques pierres furent détachées. Plusieurs touristes, encouragés par la négligence inqualifiable du propriétaire, qui d’ailleurs refusait obstinément de les vendre, enlevèrent plusieurs pièces du bord ; d’autres vinrent ensuite qui attaquèrent les figures, les paysans en ramassèrent pour les étrangers, de sorte qu’à cette heure tout a disparu. Il ne reste absolument rien des figures, et la terre n’est plus recouverte que dans quelques endroits du contour. Heureusement Mme la baronne Josika avait eu soin de faire prendre une copie exacte des mosaïques : c’est cette copie que nous avons essayé de reproduire.

Quand j’arrivais à Várhely, j’ignorais qu’elles fussent dans cet état. Je me fis aussitôt conduire là où j’espérais les trouver : on me montra, à ma grande surprise, deux cours sur lesquelles se trouvaient quelques petites pierres grisâtres ; quelques-unes adhéraient encore au ciment ; la plus grande partie était détachée. Lorsque je demandai si c’étaient bien là les mosaïques de Várhely, un paysan sauta sans façon sur les restes du pavé antique, et s’amusa à faire rouler les pierres qui s’y trou-