Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/422

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sionomie d’un hôtel du dernier siècle, ou bien il consistera en une maison basse, à un étage, ordinairement régulière et ornée d’un côté ou d’un autre d’une rangée de colonnes. Les appartements sont chauffés par de hauts poêles qui s’allument du dehors, et qui ont remplacé, depuis la domination autrichienne, les cheminées françaises autour desquelles s’asseyaient les fumeurs. — À droite et à gauche de l’édifice s’étendent les bâtiments de service. Des domestiques vont et viennent, traversent la cour, et allument leurs pipes au feu de la cuisine, devant lequel on ferait rôtir un bœuf entier.

Entre les bâtiments qui entourent la maison on distingue les écuries, qui ordinairement sont vastes et tenues avec un soin parfait. On peut citer celles de Zsibó et de Bontzida, que tous les connaisseurs sauront apprécier. Souvent aussi les caves sont construites avec une remarquable élégance. J’en ai vu une à Krakkó qui était formée d’une longue et belle galerie. On l’illumina au moment où nous entrâmes, et sans les gigantesques tonneaux qui cachaient les murs on se serait cru dans une salle de bal. Ceci me rappelle que dans une des campagnes de la grande armée une châtelaine hongroise qui résidait près de la frontière d’Autriche fit danser dans sa cave les officiers d’un régiment français.

Non loin de l’habitation du magnat se groupent au hasard un certain nombre de chaumières petites, au toit de chaume fort élevé, et entourées d’un jardin où s’épa-