Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/69

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à des irruptions fréquentes. D’abord viennent les Goths, qui prennent la place des Romains ; après les Goths les Huns (376), après les Huns les Gépides (454), après les Gépides les Avars (553). Au milieu de ces armées émigrantes qui traversent leur pays sans interruption, les descendants des Romains, le peuple qu’Aurélien n’avait pas emmené, subsistent toujours. Les Valaques avaient leurs chefs nationaux lorsqu’ils furent subjugués par les Hongrois ou Magyars, lesquels, conduits par Arpád, avaient déjà conquis la Pannonie (889).

Après que la Transylvanie est réunie au royaume que saint Étienne fonde en Hongrie (1002), on voit accourir les Tatars, qui passent et repassent périodiquement comme des vagues de feu. Ces invasions régulières, et pour ainsi dire annuelles, commencent un siècle après rétablissement de la monarchie. La plus terrible eut lieu en 1241. Une foule innombrable de Tatars-Mongols se jeta sur la Hongrie et la Transylvanie, conduite par un chef fameux nommé Bath. Le roi Béla IV, Kálmán, son frère, et l’archevêque Ugrin, les rencontrèrent sur les bords du Sajó, et leur livrèrent une furieuse bataille. Trente-cinq mille Tatars périrent, mais les Hongrois furent vaincus. Béla put à peine être sauvé. Il traversa tout le pays en fugitif, et resta trois années en Dalmatie pendant que les Tatars mettaient le royaume à feu et à sang. À la fin l’excès de leurs malheurs releva le courage des Hongrois. Le roi sortit de sa retraite, secondé