Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/87

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chands, et pillent les denrées. Les villageois, poussés à bout, s’assemblent et égorgent les Valaques. Michel, à la nouvelle du massacre, somme Étienne Csáki, capitaine de Clausenbourg, de tirer des coupables une vengeance exemplaire. Csáki avait été forcé d’ouvrir à l’envahisseur les portes de sa ville, mais il restait fidèle à sa patrie. Il fit prévenir secrètement les habitants de Hunyad, qui échappèrent par la fuite aux menaces du vayvode.

Le second village, Gyalu, a également son importance au point de vue historique. C’est là que s’est décidé, au 10e siècle, le sort de la Transylvanie. Ce pays était occupé par les Valaques, qui y avaient formé une principauté indépendante. À l’approche de Tuhutum, qui amenait les bandes hongroises pour s’en emparer, ils prirent les armes et marchèrent jusqu’à Gyalu. Les Valaques virent périr leur chef dans la mêlée et abandonnèrent le champ de bataille. Forcés de se soumettre au vainqueur, ils lui jurèrent fidélité dans un lieu qui aujourd’hui encore est appelé Esküllö, de csküdni, prêter serment. Tel est le récit transmis par un des plus anciens historiens hongrois, le notaire anonyme du roi Béla.

Gyalu était fortifié au moyen âge par un château qui appartint d’abord à l’évêque de Grand-Waradein, puis à celui de Carlsbourg, et sur les ruines duquel on a élevé une habitation moderne. Les montagnes situées à