Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/92

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son courage ordinaire. Mais il reçut à la tête trois blessures, dont la dernière le mit hors de combat. Emporté du champ de bataille par ses gardes, il fut conduit au château de Grand-Waradein, où il mourut au bout de quelques jours. Un de ses lieutenants, Jean Kemény, entreprit contre les Turcs une nouvelle lutte, dont nous donnerons plus loin les détails.

La maison de Rákótzi joua un rôle important dans l’histoire de la Hongrie. Dans ce pays aristocratique, où les grands marchaient presque à l’égal du souverain, le prestige attaché aux familles puissantes était immense. Les Rákótzi possédaient en Hongrie plusieurs châteaux fortifiés, et avaient des troupes à leur solde. Aussi leur nom se trouve-t-il mêlé à tous les grands événements qui s’accomplissent dans le pays. Nous venons de raconter la vie de George II. La mémoire de son petit-fils, François Rákótzi, est restée attachée au village de Zsibó, qui est peu éloigné de Gyalu.

Lorsque la Hongrie, en 1526, et la Transylvanie, en 1698, se donnèrent à l’Autriche, en choisissant des empereurs pour souverains, elles entendirent garder leur nationalité. Il fut convenu que ces mêmes princes, qui régnaient en maîtres sur l’Autriche et sur la Bohême, gouverneraient la Hongrie et la Transylvanie avec le concours des Diètes. Mais il arriva que les empereurs oublièrent leurs serments et foulèrent aux pieds les libertés des Hongrois. Ceux-ci, poussés à bout, prenaient