Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome I.djvu/94

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opérée par les révoltés, et à l’aide de laquelle il pouvait renverser la maison de Hapsbourg. La défaite des Français et la retraite de l’électeur de Bavière, que Rákótzi comptait rejoindre en Allemagne, ôtèrent aux insurgés tout espoir de secours. Aussi un profond découragement s’empara-t-il à la longue de la nation, qui s’épuisait inutilement. La Hongrie resta sous la domination de l’Autriche. Ceux des insurgés qui ne se fièrent pas à l’amnistie de l’empereur furent conduits par Rákótzi en France et formèrent nos premiers régiments de hussards. On félicitait un jour Louis XIV sur les succès obtenus par l’armée française, laquelle comptait dans ses rangs bon nombre de soldats hongrois et irlandais. « Dites plutôt, répliqua-t-il, l’armée de la France. »

Les révoltés perdirent la plupart des batailles rangées qu’ils livrèrent aux Impériaux. Leurs bandes étaient composées de volontaires intrépides, il est vrai, mais indisciplinés, et ils combattaient de vieux soldats qui avaient fait la guerre contre les Français. La bataille de Zsibó (1705), qui fut si funeste à la cause des révoltés, est une des actions les plus importantes qui s’engagèrent dans cette guerre. Rákótzi était entré en Transylvanie pour y recevoir la couronne, que lui offraient les États. Serré de près par le comte d’Herbeville, qui commandait les Impériaux, il se retrancha à Zsibó. Il rangea son armée en bataille, plaçant à sa gauche les vo-