Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/116

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Les Sicules habitent les montagnes orientales de la Transylvanie. Ils occupent ces lieux depuis treize siècles, depuis l’époque où les Huns, leurs aïeux, battus après la mort d’Attila, se retranchèrent dans cette contrée fortifiée pour se soustraire à la vengeance des nations vaincues. Quoique leur pays soit plus froid, et n’ait pas généralement la fertilité prodigieuse du reste de la Transylvanie, cependant il peut rivaliser avec les contrées limitrophes. Gyergyo et le Háromszék ne le cèdent à aucune autre. C’est dans les montagnes des Sicules que se trouvent les nombreuses sources minérales où affluent les étrangers ; on y exploite en outre des salines et des mines assez riches. Les habitants, qui se livrent aussi à l’éducation des chevaux, cultivent le tabac beaucoup plus que leurs voisins. On traverse longtemps des champs entiers où s’épanouissent de jolies fleurs rouges et blanches ; puis, quand vient l’automne, les feuilles à sécher sont liées en guirlandes et suspendues, non pas seulement dans les cours des maisons, mais même tout le long du village, sur les murs et les haies.

Bien avant que les Magyars ne prissent définitivement possession de la Hongrie sous saint Étienne, lequel fonda le royaume en y établissant une administration qui subsiste encore, les Sicules avaient organisé entre eux leur administration « par sièges », que j’aurai occasion d’expliquer plus loin. Les Transylvains nom-