Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/117

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ment Háromszék, c’est-à-dire Trois sièges, la partie méridionale du pays des Sicules, qui comprend Sepsi, Kézdi et Orbai. C’est une des plus belles contrées de la Transylvanie, et elle est surtout remarquable par la variété des tableaux. Tantôt ce sont des plaines chargées de moissons qu’arrose l’Aluta, ou des coteaux cultivés sur les pentes desquels le vent fait ondoyer le sarrasin ; ailleurs vous rencontrez des montagnes agrestes aux bizarres contours, ou des forêts séculaires, dont le soleil ne traverse pas l’épais feuillage, et où vous êtes arrêté par des arbres gigantesques renversés par le temps.

La plus grande ville ou plutôt la seule ville du Háromszék est Kézdi Vásárhely, que Timon croit élevé sur l’emplacement de la colonie romaine Prœtoria Augusta. Cependant Vásárhely ne remonte pas si haut. Suivant la tradition rapportée par Benkö, les habitants des villages voisins, de temps à autre, se seraient réunis dans un lieu intermédiaire pour faire des échanges. Quelques uns auraient ensuite fixé leur séjour dans ce lieu, qui peu à peu serait devenu un marché important et une ville considérable. De là le nom qu’elle porte aujourd’hui[1].

Vásárhely[2] n’a de remarquable qu’une école fondée par l’empereur François, en 1817. Cent jeunes

  1. Hely, « lieu », vásár, « foire » (en turc bazar).
  2. On évalue sa population à 4000 habitants.