Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/119

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en un mot toutes les sciences qui soit nécessaires à un officier. Il va sans dire qu’on n’oublie ni l’escrime ni la gymnastique ; mais ce qui est remarquable pour le pays, c’est qu’on n’y enseigne pas le latin, là où tout le monde le parle. Les professeurs font leurs leçons en hongrois et en allemand. Cette dernière langue va de pair avec la langue nationale ; les enfants sont forcés de l’apprendre, quelque détestée qu’elle soit.

Au moment où nous sortîmes, nous trouvâmes les élèves rangés en bataille devant la porte. Sur l’ordre du colonel Szent-Páli, qui voulut bien nous montrer l’établissement en détail, ils se séparèrent en deux colonnes, armés tous d’une lance. Chaque bande marcha l’une sur l’autre, figura une attaque, se rompit, se reforma, revint encore à la charge et se reforma de nouveau, avec une précision singulière. Cet exercice gymnastique, destiné à rendre les élèves agiles et adroits, se répéta long-temps et sous mille formes. Je ne me lassais pas de regarder les enfants placés à la fin des colonnes, qui faisaient, avec leurs petites jambes, des pas démesurément longs, et regardaient fixement le colonel, en défilant devant lui, comme pour savoir ce qu’il pensait d’eux.

On peut faire à cette école un reproche sérieux. Je ne dirai pas avec les Sicules qu’elle forme des Allemands, et non des Hongrois. Si cela est, et je le déplore, l’Autriche atteint son but, sa prévoyance n’est pas en