Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/120

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défaut. Mais je reprocherai à cette institution de donner certaines habitudes à des fils de soldats, de paysans, qui, n’étant pas quelquefois en état, à la fin de leurs classes, de passer officiers, deviennent forcément soldats, comme leurs pères. Alors ils ne veulent plus cultiver le champ qu’ils reçoivent en qualité de colons militaires : le travail de la terre leur répugne, et ils contractent tous les vices qui sont la suite d’une éducation faussement donnée. L’empereur peut se féliciter d’avoir des officiers pour ses régiments frontières ; mais, comme on voit, il assume sur lui une grande responsabilité, d’autant plus qu’il n’est pas impossible d’obvier à cet inconvénient.

Kézdi Vásárhely s’élève dans une plaine assez vaste ; sa situation est favorable, et des champs fertiles l’environnent ; mais deux fléaux ravagent continuellement le Háromszék. Pendant l’hiver un vent terrible appelé Nemere, qui traverse en droite ligne le milieu du siège, s’abat sur la ville et y cause les plus grands dégâts ; il n’est pas rare, dit-on, que les hommes soient renversés et tués. L’été, un vent glacial souffle dans une autre direction, dont les effets ne sont pas moins désastreux.

Les Sicules qui habitent le Háromszék, outre l’éducation des chevaux et la culture du sol, ont une ressource particulière. Ils possèdent de grands troupeaux qui paissent pendant l’été en Transylvanie, et sont conduits, l’hiver venu, jusqu’au delà du Danube, sur le