Page:Auguste de Gérando - La Transylvanie et ses habitants, 1845, Tome II.djvu/124

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tare, l’émanation est si forte, qu’ils s’abstiennent dans tous les cas de respirer.

Chaque année trois mille paysans viennent se guérir dans cette grotte. Ceux qui sont atteints de maladies de la peau, de rhumatisme, de goutte, se rendent au Budös Hegy. Ils se bâtissent des cabanes aux alentours, puis vont s’exposer journellement à l’action des vapeurs sulfureuses. Toute la cure consiste à rester dans la grotte aussi long-temps que possible, et à sortir quand l’haleine manque, pour rentrer au plus vite. Quelquefois on oublie le danger et on respire.... Alors ceux qui restent retirent le cadavre, bleui instantanément, et l’enterrent près du chemin, pour avertir la foule qui se presse et se dispute le passage. Cette mort subite, dont les effets sont si rapides, doit être d’autant plus effrayante qu’on ne voit rien, dans cette grotte silencieuse, rien que l’air qui tremble et ondule doucement. Une autre grotte existait avant, bien plus périlleuse encore ; mais elle s’est éboulée et n’offre plus de danger. Elle a gardé toutefois son vieux nom, et on l’appelle toujours le Trou-des-Assassins, Gyilkoslyuk. On y trouve de l’alun. Il paraît que les solfatares furent jadis exploitées ; aujourd’hui les travaux seraient sans bénéfice.

Si on s’enfonce plus avant dans les montagnes, on arrive aux ruines du château de Bálványos. Elles s’élè-