Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome III.djvu/599

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mais pourvoir à l’amendement et à la correction, tel doit être le soin principal du supérieur, et dans les cas qui surpassent son pouvoir ou ses forces, il s’adressera au prêtre, dont l’autorité est plus grande parmi vous. Que celui qui est à votre tête ne mette pas son bonheur à dominer par l’autorité, mais à servir par la charité. Que les honneurs relèvent devant vous ; mais que la crainte le tienne devant Dieu abaissé sous vos pieds ; qu’il se montre envers tous un modèle de vertus[1] ; qu’il corrige les indociles, console les pusillanimes, soutienne les infirmes, soit patient envers tous[2] ; qu’il se soumette volontiers à la règle et la fasse observer avec crainte. L’un et l’autre est nécessaire ; néanmoins, il cherchera plus à se faire aimer que craindre, toujours occupé de la pensée qu’il doit rendre à Dieu compte de chacun de vous. C’est pourquoi, en vous empressant de lui obéir, ayez pitié non-seulement de vous mais de lui ; car, plus il est élevé au milieu de vous, plus est grand le danger où il est exposé.


OBSERVER LA RÈGLE ET LA LIRE SOUVENT.

12. Que le Seigneur vous accorde d’observer tous ces points, comme des hommes qui, remplis d’amour pour la beauté spirituelle, répandent, par la sainteté de leur vie, la bonne odeur de Jésus-Christ ; non point comme des esclaves sous le joug de la loi, mais comme des hommes libres sous l’influence de la grâce. Or, afin que vous puissiez vous regarder dans ce petit livre comme dans un miroir, et que, par oubli, vous n’en négligiez rien, on vous le lira une fois par semaine. Quand vous vous trouverez fidèles à pratiquer ce qui est écrit, rendez grâces au Seigneur, le dispensateur de tous biens ; quand, au contraire, vous observerez des manquements, gémissez du passé, prenez vos précautions pour l’avenir, demandez pardon de vos fautes et la grâce de ne plus succomber à la tentation. Ainsi soit-il.


Traduction de M. l’abbé RAULX.









FIN DU TROISIÈME VOLUME.
  1. Tit. II, 7.
  2. I Thesa. v, 14.