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Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome IV.djvu/452

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viennent pas de l’homme, mais de la grâce.


CXXIII. (Ib. 29, 8,9.) Sur les cidares des prêtres.
– Dieu dit, en parlant des fils d’Aaron « Tu les revêtiras de tuniques, et tu les ceindras de ceintures, et tu les envelopperas de cidares. » On ne sait ce qu’il faut entendre par cette dernière expression, car le sens n’en est pas fixé, et jamais notre langue n’en fait usage. Pour moi, je pense, contrairement à l’opinion de plusieurs interprètes, que la cidare n’était point destinée a couvrir la tête, Le texte en effet porterait-il : « tu les envelopperas » s’il était question d’un objet qui, servit, non pas au corps, mais à la tête ?
CXXIV. (Ib. 29, 9.) Sur la durée du sacerdoce d’Aaron. — « Et mon sacerdoce sera en eux pour toujours. » Plusieurs fois déjà nous avons précédemment expliqué en quel sans l’Écriture attribue l’éternité à ces institutions figuratives. La vérité est que ce sacerdoce a changé, et celui qui a pour lui l’éternité est selon l’ordre de Melchisédech, non selon l’ordre d’Aaron. Ici Dieu a engagé sa parole et elle sera sans repentante, c’est-à-dire opposée à tout changement. « Le Seigneur a fait ce serment, et il ne le rétractera pas : Vous êtes le prêtre éternel selon l’ordre de Melchisédech[1]. » Mais s’il est dit de l’ordre d’Aaron qu’il est pour toujours, c’est par ce qu’aucune limite n’était assignée primitivement à sa durée, ou parce qu’il était un type des choses éternelles ; quoi qu’il en soit, nulle part il n’est écrit de ce même sacerdoce que Dieu eût pris l’engagement irrévocable de le conserver. Et si, à propos du sacerdoce selon l’ordre de Melchisédech, il est dit : « Il ne s’en repentira pas » c’est afin de nous faire comprendre qu’il s’est repenti d’avoir créé celui d’Aaron, en d’autres termes, qu’il l’a changé.
CXXV. (Ib. 29, 9.) Sur le pouvoir sacerdotal.
– Que signifient ces mots : « Tu perfectionneras les mains d’Aaron et les mains de ses enfants ? » Est-ce le pouvoir que l’on désigne ici par les mains; et cette expression marque-t-elle la communication faite aux prêtres du pouvoir de consacrer ? Ce pouvoir lui-même, en reçurent-ils la perfection, lorsqu’ils se sanctifièrent sur l’ordre de Moïse ?
CXXVI. (Ib. 29, 10.) Suite du précédent.
– « Tu amèneras le veau à la porte du tabernacle du témoignage, et Araon et ses enfants mettront leurs mains sur la tête du veau en présence du Seigneur. » Voilà l’explication de ce qui précède : leurs mains seront perfectionnées, c’est-à-dire que leur pouvoir aura atteint sa perfection, quand ils sanctifieront à leur tour : ce qui a lieu, quand ils mettent leurs mains sur le veau destiné au sacrifice.
CXXVII. (Ib. 29, 18.) Sur les sacrifices de bonne odeur.
– Souvent, dans l’Écriture, il est dit que les sacrifices des animaux sont en « odeur de suavité au Seigneur. » Évidemment Dieu ne prend point plaisir à l’odeur de la fumée de ces sacrifices, mais ceci doit se prendre dans un sens spirituel, c’est-à-dire qu’un sacrifice de victimes, offert dans des dispositions surnaturelles, est agréable à Dieu, en, raison des choses qu’il, symbolise. Dieu en effet n’a pas comme nous le sens matériel de l’odorat. La signification des sacrifices est donc spirituelle comme leur odeur que Dieu respire.
CXXVIIL (Ib. 29, 26.) Sur la part du Grand-Prêtre dans les sacrifices.
– « Tu prendras aussi la poitrine du bélier de la consécration, qui est la part d’Aaron » c’est-à-dire, de ce même Aaron, présent au sacrifice ; Dieu voulant que cette portion de la victime appartint au grand-prêtre.
CXXIX. (Ib. 29, 28-30.)
1.La part des prêtres leur est due par un droit perpétuel. – « Aaron et ses enfants exerceront éternellement ce droit sur les enfants d’Israël. » Il s’agit ici de la poitrine et de l’épaule des victimes. Éternellement a donc dans ce passage le sens que nous avons exposé précédemment.
2.Sur les vêtements sacerdotaux et l’entrée du grand-prêtre dans le Saint. – « Le vêtement dit Saint, qui est à Aaron, sera à ses enfants après lui, afin qu’en étant revêtus, ils reçoivent l’onction et que leurs mains soient consacrées. Celui d’entre ses enfants qui lui succédera en qualité de prêtre, et qui entrera dans le tabernacle du témoignage pour s’acquitter de ses fonctions dans le Saint, portera ce vêtement pendant sept jours. » Ces paroles donnent lieu à plusieurs questions. Et d’abord, notons en quel sens le texte mentionne le vêtement du Saint, au singulier ; puis ajoute, au pluriel, afin qu’étant revêtus DE CES VÊTEMENTS ils reçoivent l’onction sainte, comme si en réalité il y avait plusieurs vêtements. C’est qu’en effet l’Écriture avait décrit plus haut les vêtements divers qui composaient l’ornement du grand-prêtre. Toutefois le texte renferme quelque ambiguïté, et il est douteux si

  1. Ps. 109, 4