donc pas ces consolations, car j’y vois le bonheur des impies.
5. « Jetez les yeux sur moi et soyez étonnés », âmes vains discours.
6. « Car si je rappelle mes souvenirs, je suis dans le trouble. » Il avoue ici les misères de la vie humaine, en comparant ses dispositions actuelles, avec celles du passé. « Et ma chair est saisie par la douleur. » Je m’afflige d’une manière charnelle.
7. « Pourquoi vivent les impies ? » Il fait cette question parce que les autres affirmaient que les impies étaient punis ici-bas.
11. « Et leurs troupeaux subsistent, autant que le permet la vieillesse. » Autant que le permet la vieillesse, car ils ne seront pas toujours.
16. « Et ils possédaient de grands biens. » Il ne leur a pas enlevé leurs biens, quand ils parlaient ainsi.
17. « Et même le flambeau de l’impie s’éteindra. » Leur célébrité acquise dans le monde, quoique ce ne soit point dans le même sens que ceux-ci l’entendaient.
19. « Que jamais ses fils ne recueillent ses biens. » Ceux qu’il leur a fait aimer, les biens de ce mondé, ceux de l’antéchrist ou du démon.
20. « Que ses yeux se voient mourir. » Il veut dire que cette prospérité n’est point appréciée même de ceux dont elle fait le bonheur, et que dans l’avenir elle fera souffrir les impies.
21. « Après lui nul ne commandera dans sa maison. » Car, au sein de la tribulation, ils n’ont point trouvé le Seigneur dans leur conscience. « Quoique la moitié de ses mois ait été retranchée. » Quoiqu’il ait reconnu la présence de Dieu, il n’a point espéré le bonheur à venir, ce qui eût été pour lui la plénitude des années.
22. « Lui-même juge les homicides. » Parce que les impies excitent à l’impiété par les joies charnelles qu’elle procure, ils tuent pour la vie éternelle. Ce ne sont point les hommes qui jugent de tels homicides ; c’est Dieu seul.
23. « Celui-ci mourra dans la force de sa simplicité. » Il semble ici désigner les homicides secrets, rappelant que l’un est prodigue, l’autre avare ; car les hommes dans l’abondance sont réputés bons et généreux.
24. « Ses entrailles sont chargées de graisse », il est dans la joie. « Et la moelle y est surabondamment répandue », dans les entrailles. Il retient et ne cache pas en lui ses trésors, mais il les rend utiles soit à lui-même soit aux autres.
27. « Aussi je le sais, vous vous êtes audacieusement élevés contre moi. » Vous ne parlez point avec mesure.
28. « Car vous dites : qu’est devenue la maison du prince ? » Celle des impies ou celle de l’orgueilleux. Ils pensaient que les biens étaient enlevés ici-bas, quoique la plupart meurent avec tous leurs biens, et doivent y trouver leur propre châtiment. « Où est le voile étendu sur la tente des impies ? » leur honneur.
29. « Interrogez ceux qui passent sur le chemin. » Ceux qui ne s’y amusent pas, mais le franchissent sans s’y arrêter. « Et vous saurez à quels signes les reconnaître. » Ce sont ou les traits d’impiété signalés par ceux qui passent en prédisant aux impies leur destinée, ou les signes auxquels on reconnaît ces impies.
31. « Qui, en sa présence, publiera ses voies ? » Nul autre que Dieu n’ose devant les impies redire l’impiété de leurs voies, car ceux-ci peuvent répondre.
32. « Et cependant le Seigneur lui-même est conduit au tombeau », tant il est vrai qu’il n’y a point ici-bas de récompense à espérer pour la piété. « Et il s’éveillera sur la masse des cadavres. » Il est en effet ressuscité avant tous ceux qu’il doit faire sortir du tombeau.
32. « Les pierres du torrent lui ont été douces ; » celles que, le monde n’a point fait rouler ; ses disciples. « Après lui tout homme le suit et beaucoup marchaient avant lui : » ou bien, dans ce passage, tout homme, a le même sens que, un homme, le premier homme, et « beaucoup » désigne ceux qui depuis ont pris rang parmi les hommes. Ou bien encore, après lui la foule des croyants, avant lui les Patriarches et les Prophètes.
34. « Comment donc me donnez-vous de si vaines consolations ? » en dirigeant mes pensées sur les biens ou les maux présents.
CHAPITRE XXII. – Injures et calomnies d’Eliphaz à ce sujet. – Paroles d’Eliphaz de Théman.
« N’est-ce pas le Seigneur qui donne l’intelligence et la sagesse ? » Comme si Job avait dit que ses jugements n’étaient point droits : assurément il ne peut être jugé que par l’intelligence, et sous ce rapport il l’emporte sur l’homme qui tient de lui ce qu’il en a.
4. « Et qu’il entre en jugement avec toi. » Pour que tu lui sois comparé.