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Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome IV.djvu/622

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des liens de l’impiété : ces liens sont brisés par l’aveu de l’homme repentant et la grâce du Dieu qui pardonne. Donc, demande-t-il, « quelles sont les espérances de l’impie ? » Il répond : « C’est qu’il attend : il met sa confiance en Dieu, afin d’être délivré. »
9. « Et que le Seigneur exauce sa prière. » On peut encore donner un autre sens à ces paroles ; mais il s’accordé moins avec l’ensemble du livre et les principes de la foi. Il consiste à dire que le désespoir est la seule, cause que l’impie vît sans espérance ; or le contraire est écrit danse passage : « Si quelqu’un croit en Celui qui justifie le pécheur, sa foi lui est imputée à justice [1]. » Par conséquent ce qui suit paraît s’appliquer à la grâce divine ou il se trouve pressé par la nécessité. » Nous devons donc attendre la grâce de Celui qui pardonne. Est-ce que dans la nécessité, c’est-à-dire dans la tentation, il a mis sa confiance en des mérites acquis devant Dieu.?
10. « Ou s’il l’invoque, sera-t-il exaucé ? » Puisqu’il a mis sa confiance en ses œuvres qui ne sont rien.
11. « C’est pourquoi je vous dirai ce que Dieu tient réservé en ses mains ; » ce qu’il prépare.
12. « Vous le savez tous désormais, vous avez « inutilement tenu de vains discours. » C’est pour cela qu’il faut implorer votre pardon. Comment pourra-t-il présenter les mérites de ses actions, celui qui ne dit que des choses vaines
13. « Et par la volonté du Tout-Puissant, ils sont devenus le partage des forts ; » pour être au pouvoir des forts, du démon et de ses anges. Il les appelle les forts, parce qu’en suivant la vanité, les autres se sont affaiblis et laissé dominer par les chefs et les princes de la vanité : le Seigneur aussi ne parle du fort armé[2], que parce qu’il tient les faibles enchaînés.
14. « Si ses fils sont nombreux, ils seront mis à mort. » Il appelle ses fils ceux qui l’imitent, et cherchent à séduire, en propageant les faux enseignements de la perdition. « Et s’ils grandissent, ce sera dans la misère », c’est-à-dire, sils s’affermissent dans l’erreur, ils seront malheureux ; et leur vanité ne pourra les rassasier.
15. « Et tous ceux qui l’entourent auront la mort en partage. Ses plus fidèles imitateurs dans la voie de la séduction. « Nul n’aura pitié de leurs veuves. » Ce sont les populations séduites comme eux, et laissées sans secours comme me les : femmes qui ont perdu leur mari ; car ils avaient cimenté entr’eux, dans ces promesses de l’erreur, une fidélité semblable à celle des époux.
16. « S’il amasse l’argent comme la poussière. » Si les prudents et les sages, encore semblables à la terre et à la boue, à cause de leurs rêveries insensées, suivent ses conseils, plus tard éclairés par leur châtiment, ils se tourneront vers les justes.
18. « Leur maison sera pareille à celle du ver, ou de l’araignée qui a su conserver. » C’est leur cœur ou leur conscience ; ou bien il appelle leur maison les retranchements derrière lesquels ils s’abritent ; ils sont habilement élevés et pleins de détours, mais excessivement fragiles, pareils à l’enveloppe où se cache lever-à-soie, au trou où s’enferme l’araignée, après l’avoir fermé de toutes parts. « Qui a su conserver ; » ; se conserver elle-même dans cette retraite, car toutes les araignées ne le font point. On fait ici allusion à la corruption si subite et si profonde des pensées coupables, et aux œuvres inutiles que l’impie se plaît à conserver dans sa demeure.
19. « Le riche dormira sans rien ajouter. » Après sa mort, il ne pourra ajouter les richesses à son impiété. « Il a ouvert les yeux et il n’est plus. » À la résurrection il ne se verra plus au sein des richesses, comme il se l’était promis. « Ce vent l’emportera et il disparaîtra. » Ce mot désigne ou l’agitation des flots de la mer, c’est-à-dire les inquiétudes de ce monde, ou bien ce vent brûlant qui dessèche les herbes dénuées de racines profondes. « Il le jettera loin de sa place ; » loin de ses espérances, ou bien Dieu le vannera, pour qu’il n’occupe plus sa place parmi le peuple où Dieu a daigné habiter.
22. « Dieu frappera sur lui à coups redoublés et sans aucune pitié. » Tous les maux tomberont sur lui.23, « Il applaudira à son supplice », comme il est écrit : « Et moi je rirai de leur ruine [3] ; » car il ne déplorera point la perte des impies.

CHAPITRE XXVIII. – L’homme méconnaît la vraie sagesse, elle réside en Dieu.


1. « Il est un lieu qui produit l’argent. » Ce sont les prudents, ceux de la vie active : « Il en est un autre où l’or s’épure. » Ce sont les sages, plus adonnés à la contemplation.
2. « Car le fer est le produit de la terre. » Ces différents métaux doivent être indistinctement pris dans

  1. Rom. 4, 5
  2. Luc. 11, 21
  3. Pro. 1, 26