Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome VIII.djvu/633

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vous ». Nous en avons déjà fait la remarque : il n’y a eu, en Jésus-Christ, qu’un seul corps pour ressusciter, tandis que le Psalmiste dit : « Levez-vous, ma harpe et mon luth ». Pour la harpe, celui qui en joue la porte dans ses mains : ses cordes sont tendues mais l’endroit d’où elles tirent leurs sons, et le bois concave qui pend et qui résonne, dès qu’on le touche, parce qu’il reçoit l’air, se trouvent à l’extrémité supérieure de cet instrument. Le luth, au contraire, porte à son extrémité inférieure ce bois concave et sonore. Dans la harpe, les cordes reçoivent donc d’en haut leurs sons : dans le luth, elles les reçoivent d’en bas : entre ces deux instruments, voilà toute la différence. Que nous représentent-ils l’un et l’autre ? Le Christ, notre Seigneur et notre Dieu, réveille sa harpe et son luth, et il dit : « Je me lèverai dès le matin ». Vous voyez là, sans doute, une allusion à sa résurrection, car nous connaissons l’Évangile, et vous savez à quelle heure il est sorti du tombeau. Combien de temps chercherons-nous encore le Sauveur au milieu des ténèbres ? Le jour est venu, reconnaissons-le donc : il est ressuscité dès le matin ». Mais que signifient la harpe et le luth ? Le Christ s’est servi de son corps pour deux sortes d’œuvres bien différentes : pour opérer des miracles, et pour endurer des tourments. Les miracles venaient d’en haut : les souffrances venaient d’en bas.