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Page:Augustin - Œuvres complètes, éd. Raulx, tome XI.djvu/693

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TRENTE ET UNIÈME SERMON. POUR LA NATIVITÉ DU SAUVEUR. XI

ANALYSE. —1. La naissance du Christ, sujet d’une grande joie. —2. Que le peuple manifeste son allégresse en s’acquittant de ses devoirs.

1. Tous les passages de l’Écriture qu’on vient de nous lire, frères bien-aimés, doivent être pour chacun de nous un sujet d’allégresse : nous ne devons tous éprouver qu’un sentiment, celui de la joie. En effet, le Psalmiste dit : « Tressaillez de bonheur à la présente du Dieu qui est notre soutien[1] ». L’Apôtre ajoute : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur[2] ». « Je vous annonce », continue l’Évangéliste, « je vous annonce le sujet d’une grande joie[3] ». O l’heureux jour que celui-ci, puisque, d’après le témoignage des Écritures, nous y célébrons la naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de concert avec le Psalmiste et l’Évangéliste, avec les Prophètes et les Apôtres.

2. Oui, elle est grande, en ce jour, la joie des chrétiens, cette joie dont les saintes Écritures lui ont donné l’exemple. Oui, notre allégresse est sans bornes, puisque dans l’ivresse de son bonheur le peuple a fait son devoir. Quelle serait la sainteté des membres de cette Église, s’ils accomplissaient toujours la volonté du Christ ! Je vous le demande donc instamment, mes très-chers frères, remplissez toujours les devoirs que le Seigneur vous impose ; ainsi mériterez-vous de vous réjouir éternellement les uns avec les autres. Le bonheur que nous éprouvons aujourd’hui à célébrer la naissance du Sauveur est, en effet, le prélude du bonheur que le serviteur fidèle de Notre-Seigneur Jésus-Christ en ce monde goûtera dans le ciel, à y célébrer avec les anges les solennités à venir de l’éternité.

TRENTE-DEUXIÈME SERMON. POUR LA NATIVITÉ DU SAUVEUR. XII

ANALYSE. —1. Le Christ s’est incarné pour triompher du diable. —2. Que de merveilles à admirer dans la naissance du Sauveur ! —3. Marie mère et vierge.

1. Frères bien-aimés, c’est aujourd’hui le jour où le Christ a pris notre humanité dans le sein d’une Vierge. Il a voulu s’humilier jusqu’à se revêtir de notre pauvre nature pour délivrer nos âmes de leurs péchés. Par sa prévarication, le premier homme avait

  1. Psa. 80, 13
  2. Phi. 4, 4
  3. Luc. 2, 10.