Page:Augustin Crampon - La Bible, édition en un volume, Desclée, 1904.djvu/1093

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Chap. XV, 1.
Chap. XVI, 8.
ÉZÉCHIEL.

CHAP. XV. — Israël, la vigne stérile.

15. La parole de Jéhovah me fut adressée en ces termes :

2 Fils de l’homme,
  En quoi le bois de la vigne vaut-il plus
  Que le bois de tout autre arbuste,
  Qui est parmi les arbres de la forêt ?
 
3 En prend-on du bois
  Pour en fabriquer un ouvrage ?
  En tire-t-on une cheville
  Pour y suspendre quelque objet ?
 
4 On le met au feu pour le consumer,
  Le feu en dévore les deux bouts,
  Et le milieu brûle ;
  Sera-t-il bon à quelque usage ?
 
5 Lorsqu’il était entier,
  On n’en fabriquait aucun ouvrage ;
  Combien moins, quand le feu l’a consumé et brûlé,
  En pourrait-on faire quelque ouvrage ?
 
6 C’est pourquoi ainsi parle le Seigneur, Jéhovah :
  Tel qu’est le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt,
  Ce bois que je livre au feu pour le consumer,
  Tels je livrerai les habitants de Jérusalem.
 
7 Je tournerai ma face contre eux ;
  Ils ont échappé au feu, et le feu les consumera,
  Et vous saurez que je suis Jéhovah
  Quand je tournerai ma face contre eux.
8 Et je ferai du pays un désert,
  Parce qu’ils ont ete infidèles,
  Dit le Seigneur, Jéhovah.[1]


CHAP. XVI. — Ingratitude de Jérusalem. Tableau allégorique de l’histoire entière du peuple de Dieu : Sa misère à l’origine [vers. 1 – 5]; Dieu a compassion de lui et se l’attache comme une épouse [6 – 14]. Sa longue ingratitude et sa misère présente [15 – 52]. Sa réhabilitation et sa gloire future [53 – 63].

16. La parole de Jéhovah me fut adressée en ces termes :

2Fils de l’homme, fais connaitre à Jérusalem ses abominations et dis : 3Ainsi parle le Seigneur, Jéhovah, à Jérusalem : Par ton origine et ta naissance, tu es de la terre du Chananéen ; ton père était l’Amorrhéen et ta mère une Héthéenne[2]. 4Quant à ta naissance, le jour où tu nacquis, ton cordon ne fut pas coupé, et tu n’as pas été baignée dans l’eau pour être purifiée ; tu n’as pas été frottée de sel, ni enveloppée de langes[3]. 5Nul ne jeta sur toi un regard de pitié, pour te rendre un seul de ces soins par compassion pour toi ; mais on te jeta, par degoût de toi, sur la face des champs le jour de ta naissance.

6Je passai près de toi et je te vis te débattant dans ton sang, et je te dis : Vis dans ton sang. 7Je te fis croître comme l’herbe des champs ; tu crus et tu grandis[4]; tu acquis une beauté parfaite ; tes seins se formèrent et tu arrivas à la puberté ; mais tu étais nue, sans le moindre ornement. 8Je passai près de toi et[5]

  1. XV, 1 et sv. Une vigne qui ne porte pas de fruit est le dernier des arbres ; son bois ne pouvant servir à rien, on le brûle. Ainsi Israël, devenu idolâtre, vaut moins que les peuples païens, auxquels Dieu l’avait préféré ; qu’il ne se flatte donc pas d’échapper à la ruine totale. Sur la comparaison d’Israël à une vigne, voyez xvii, 6; Is. iii, 14; v, 1 sv.; Os. x, 1; Jér. ii, 21; Ps. lxxx, 9.
  2. XVI, 3. De la terre du Chananéen : c’est de là qu’Israël émigra en Egypte. Les Amorrhéens (Gen. xv, 16) et les Héthéens (Gen. xxvii. 46) étaient des peuplades chananéennes célèbres par leur grossière idolâtrie et leur corruption. Rien dans ses origines ne recommandait Israël au choix divin.
  3. 4. Le jour où tu naquis comme peuple, à l’époque de la servitude d’Egypte. — Tu n’as pas été… : l’omission de tous ces soins, nécessaires à un nouveau-né, semblait condamner Israël à périr.
  4. 7. Je te fis croître : allusion à l’extraordinaire multiplication des Hébreux en Egypte. Exod. i, 7.
  5. La dernière note, celle pour le verset 16:8, est reportée à la page suivante (et cette mention-ci n’apparait pas en « transclusion »)
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