Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/134

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le didrachme[1] ? Il le paye, dit Pierre. Et comme ils entraient dans la maison, Jésus, le prévenant, lui dit : Que t’en semble, Simon, de qui les rois de la terre reçoivent-ils le tribut[2] ou le cens[3] ? De leurs enfants, ou des étrangers ? Pierre répondit : Des étrangers. Les enfants, lui dit Jésus, sont donc libres[4]. Néanmoins, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l’hameçon, et le premier poisson qui montera, tire-le sur le rivage ; puis, ouvrant sa bouche, tu y trouveras un statère[5], que tu prendras et donneras pour moi et pour toi.


CHAPITRE XVIII


SE FAIRE PETIT ENFANT (Marc, ix, 33-37 ; Luc, ix, 46-48). — ÉVITER LE SCANDALE (Marc, ix, 42-48 ; Luc, xvii, 1-2). — BREBIS ÉGARÉE (Luc, xv, 4-7). — CORRECTION FRATERNELLE (Luc, xvii, 4). AVANTAGE DE LA CONCORDE. — PARDON DES INJURES, PARABOLE DU CRÉANCIER ET DU DÉBITEUR.


1 En ce même temps, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : Quel est le plus grand

  1. Double drachme, ou demi-sicle, environ 1 fr. 75 cent. de notre monnaie. C’était le tribut que tout Israélite âgé de plus de vingt ans devait payer annuellement pour l’entretien du temple. Ce passage est indiqué par Hug pour montrer l’exactitude de l’histoire évangélique : les anciens impôts, dit-il, introduits avant la domination romaine, sont évalués en monnaie grecque ; mais pour les affaires, le commerce, le salaire, la vente, ce sont les monnaies romaines, l’as et le denier, qui ont cours.
  2. Impôts indirects.
  3. Impôt de la tête ou personnel.
  4. Je suis donc exempt du tribut que l’on paye à Dieu (au temple), puisque je suis le Fils de Dieu. S. Chrysostome.
  5. Pièce d’argent de 4 drachmes.