Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/156

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sept frères sera-t-elle l’épouse ? car tous l’ont eue. Jésus leur répondit : Vous vous trompez, ne comprenant ni les Écritures[1], ni la puissance de Dieu[2]. Car, après la résurrection, les hommes n’auront point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils seront comme les anges de Dieu dans le ciel[3]. Et tou chant la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu même : « Je suis le Dieu d’Abraham, et le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob[4]. » Or Dieu n’est point le Dieu des morts, mais des vivants. Et le peuple, en l’écoutant, était rempli d’admiration pour sa doctrine.

34 Mais les Pharisiens, apprenant qu’il avait réduit les Sadducéens au silence, s’assemblèrent. Et l’un d’eux, Docteur de la loi, lui demanda pour le tenter[5] : Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi ? Jésus lui dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit[6]. » C’est là le plus grand et le premier com-

  1. Les livres de Moïse, qui enseignent la résurrection (vers. 32).
  2. Qui peut ressusciter les morts.
  3. Les corps des ressuscites seront des corps spirituels, inaccessibles aux voluptés terrestres ; d’ailleurs, dit Bossuet, pour conserver un tel peuple, il ne faudra ni de génération ni de mariage, et on n’en aura non plus besoin pour les hommes que pour les anges.
  4. Exod. iii, 6. Kuinœl : Selon Moïse, Dieu a promis de combler à jamais de ses bienfaits Abraham, Isaac et Jacob : il faut donc que ces saints personnages vivent devant lui ; et s’ils vivent dans leur âme, il n’y a plus de difficulté pour que leur corps leur soit un jour rendu. Comp. Marc, xii, 27 ; Luc xx, 38.
  5. C’est-à-dire, lui fit une question captieuse. En effet, les docteurs juifs, qui divisaient les préceptes de la Loi en graves et en légers, étaient loin de s’entendre quand il s’agissait d’assigner à chacun sa classe, et surtout de décider quel était le plus grand de tous.
  6. Deuter., vi, 5. Le mot araméen correspondant à esprit désigne tout à la fois, dit Castel, la force et l’intelligence. Le grec (et la Vulg.) a choisi le dernier sens ; mais le premier, donné par la plus ancienne Peschito, et justifié d’ail-