Page:Augustin Crampon - Les quatre Evangiles, Tolra et Haton, 1864.djvu/158

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

2 Les Scribes et les Pharisiens sont assis sur la chaire de Moïse[1]. Observez donc et faites tout ce qu’ils vous disent[2] ; mais n’imitez pas leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Ils attachent sur les épaules des hommes des fardeaux pesants et insupportables[3], qu’ils ne veulent pas même remuer du doigt. Ils font toutes leurs œuvres pour être vus des hommes portant de plus larges phylactères et des houppes plus longues[4]. Ils aiment les premières places dans les festins, et les premiers sièges dans les synagogues ; ils aiment qu’on les salue dans les places publiques, et qu’on les appelle Rabbi[5]. Pour 8 vous, ne vous faites point appeler Rabbi ; car vous n’avez qu’un seul docteur, et vous êtes tous frères[6]. Et ne donnez à personne sur la terre le nom de Père[7] ; car vous n’avez qu’un seul Père qui est dans les cieux. Qu’on ne vous appelle pas non plus Maître[8] ; car vous n’avez qu’un seul Maître, le

    posés les principes de la justice chrétienne et véritable. De même que Jésus avait huit fois proclamé heureux ses vrais disciples, de même ici il dit huit fois malheur à ceux qui se contentent des dehors de la vertu, et cachent sous cette trompeuse apparence une âme vicieuse.

  1. C’est-à-dire, ils ont le pouvoir d’enseigner et d’expliquer la Loi.
  2. Tout, avec cette restriction qui va de soi : excepté les fausses interprétations qu’ils donnent de la loi de Moïse.
  3. Préceptes difficiles à pratiquer (xii, 2, sv.).
  4. Phylactére signifie mémorial de la loi du Seigneur. Interprétant à la lettre certains passages du Pentateuque, où il est commandé d’avoir toujours la Loi devant les yeux, les Juifs en écrivaient des maximes sur des bandelettes de parchemin, qu’ils attachaient au bras gauche et au front. Les Pharisiens se piquaient de porter des bandelettes ou phylactères plus larges. Nous avons parlé des houppes, chap. ix, 20.
  5. C’est-à-dire, docteur.
  6. Évidemment N.-S. ne défend dans ce vers et les deux suivants que l’ostentation et la vanité dans l’usage de ces titres.
  7. Les chefs d’école et les docteurs recevaient ce nom de leurs disciples.
  8. On appelait ainsi celui qui présidait une réunion de fidèles.